Meta, la société mère de Facebook et Instagram, utilise les contenus que vous partagez publiquement sur ses plateformes (publications, photos, commentaires, légendes, réactions, etc.) pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle (IA). Cette pratique, initialement déployée aux États-Unis, a été étendue à l’Europe dès fin mai 2025.

Points essentiels à comprendre :

• Quelles données sont concernées ?
  • Meta souhaite utiliser les données de tous les utilisateurs européens adultes de Facebook et d’Instagram pour entrainer ses systèmes d’IA (Meta-AI sur WhatsApp ou des modèles linguistiques comme Llama). Cela concernera aussi bien les données anciennes que celles générées à l’avenir, notamment :
  • Principalement les contenus publics : publications visibles par tous, photos (y compris de profil si publiques), commentaires, réactions (“J’aime”), légendes, etc., même anciens.
  • Les messages privés et les contenus partagés avec une audience restreinte (ex : “Amis uniquement”, “Amis proches”) sont en principe exclus de cette utilisation spécifique pour l’entraînement des modèles d’IA générative de Meta.
• Quels sont les risques potentiels ?
  • Biais algorithmiques : L’IA pourrait interpréter vos données de manière erronée ou biaisée, menant potentiellement à des conclusions inexactes sur votre profil (ex : opinions présumées, centres d’intérêt incorrects). Ces biais pourraient influencer indirectement ce que vous voyez (publicités, contenus suggérés) ou, dans des scénarios plus larges hors de Meta, des décisions automatisées si ces technologies sont utilisées par des tiers.
  • Perte de contrôle : Vos contributions publiques alimentent des systèmes complexes sur lesquels vous avez peu de visibilité directe ou de pouvoir de rectification facile des interprétations faites par l’IA.
• Quel est le cadre légal ?
  • Meta invoque son “intérêt légitime“ pour justifier cette collecte et utilisation de données publiques, ce qui lui permet, selon son interprétation du RGPD, de ne pas demander un consentement explicite préalable pour cet usage spécifique. Cette approche est contestée par des organisations de défense de la vie privée, notamment en raison du manque de transparence et de contrôle réel offert aux utilisateurs.

Comment mieux contrôler vos données (Actions recommandées) :

Pour plus d’efficacité, ce droit devrait être exercé d’ici le 27 mai 2025:

1. Exercez votre droit d’opposition :
   • Meta propose un formulaire pour vous opposer à l’utilisation de vos informations pour l’entraînement de son IA.
   • Comment le trouver ? Ce formulaire est généralement accessible via le Centre de Confidentialité ou les Paramètres de votre compte Facebook ou Instagram. Cherchez des sections relatives à la politique de confidentialité, à l’utilisation des données pour l’IA, ou une section “Droit d’opposition¹“. La formulation exacte et l’emplacement peuvent légèrement varier.
   • Note : L’efficacité de cette opposition a posteriori (après la mise en place initiale) peut être débattue, mais elle constitue une démarche formelle importante pour signaler votre refus.
2. Révisez et ajustez la confidentialité de vos contenus :
   • Contenus passés : Vérifiez la visibilité de vos anciennes publications, photos et informations de profil. Rendez privé ou supprimez ce que vous ne souhaitez plus voir potentiellement utilisé.
     • Sur Facebook : Allez dans Paramètres > Confidentialité > “Limiter l’audience des anciennes publications” ou vérifiez manuellement via votre historique personnel.
     • Sur Instagram : Passez votre compte en privé si ce n’est déjà fait, ou archivez/supprimez les publications publiques spécifiques.
   • Contenus futurs : Adoptez le réflexe de partager vos publications en choisissant une audience restreinte (“Amis”, “Amis proches”) par défaut, plutôt que “Public”.
3. Adoptez une vigilance proactive :
   • Réfléchissez avant de partager publiquement des informations potentiellement sensibles (opinions marquées, détails personnels, localisation fréquente, etc.).
   • Nettoyez régulièrement votre profil en supprimant ou archivant les contenus publics devenus inutiles ou non pertinents.

Pourquoi est-ce toujours pertinent d’agir ?

Même si Meta assure ne pas utiliser les contenus privés, la masse d’informations publiques disponibles (interactions, photos, textes) est considérable et suffit à façonner des systèmes d’IA dont les capacités et les impacts évoluent constamment. Agir vous permet de :

• Maintenir un meilleur contrôle sur votre empreinte numérique.
• Réduire les risques liés aux biais algorithmiques et aux interprétations potentiellement erronées de vos données.
• Affirmer votre droit à la protection de votre vie privée.

Pour des informations plus détaillées ou en cas de difficulté, consultez les pages d’aide officielles de Facebook et Instagram, ou contactez des associations de défense des droits numériques (comme la CNIL en France, ou l’APD en Belgique).

Ce message est fourni à titre informatif et n’a aucun lien officiel avec Meta ou ses services.

1. Le droit d’opposition : un droit pour tous dans l’UE
   Le Règlement Général sur la protection des données (RGPD) accorde aux personnes concernées une série de droits (voir « Quels sont mes droits »), certains applicables en toutes circonstances, d’autres dans certaines situations spécifiques.
   Quand une organisation traite vos données sur la base d’un « intérêt légitime », ce qui est souvent la raison invoquée par les entreprises qui entrainent des IA, la personne concernée a le droit de s’opposer au traitement de ses données personnelles.  
   Toutes les plateformes en ligne qui utilisent les données utilisateurs pour développer des IA (sur la base de leur intérêt légitime) doivent informer de la possibilité de s’opposer à ce traitement, et prévoir des procédures facilitant l’exercice de ce droit d’opposition.   ↩︎